Alerte sur nos forêts urbaines

L’arrivée insidieuse et lente du dérèglement climatique rentre dans le dur.

La prise de conscience doit être entérinée maintenant par les maires et les décideurs, à la hauteur des températures extrêmes que nous vivons actuellement.

Dans les années 1980, toutes les forêts allemandes et toute l’Europe du Nord découvrent que leurs forêts sont ravagées par des pluies acides et que leurs arbres dépérissent par milliers, avec des traces de stress durable sur les arbres, encore intensifiées par le changement climatique (périodes de grandes pluies, de sécheresse depuis 1976, de fortes chaleurs en 2003 / 2006 / 2019, 2022 de tempêtes, d’incendies). Ces soubresauts répétés entraînent de façon inquiétante des développements de parasites, champignons et maladies, à l’affût de la faiblesse du végétal.  Pourtant pendant cette période, l’activité forestière doit continuer à produire de plus en plus  de bois y compris dans les forêts urbaines, bois énergie sous couvert de coupe sanitaire bois d’œuvre, ceci à proximité d’ une population dense et concentrée en droit de profiter de cette biomasse où l’effet de puits de fraîcheur devrait atténuer les hausses de température.  Mais tout ceci est  réduit à la merci des plans de gestion, des coupes sanitaires et des coupes rases, des cloisonnements sont mis en place pour favoriser les récoltes mécaniques de bois. Pourtant tout est mis en œuvre pour une neutralité carbone en 2050 sans aucune notion des bienfaits de la forêt, de sa fragilité et de la disparition de la biomasse forestière.

Dessèchement des frondaisons sous l’effet de la canicule

 L’effet domino des hausses de températures sur la forêt est réelle par une fragilisation mécanique de la limite technologique des fonctions de la plante. Plus la température augmente plus l’arbre rejette du carbone, le risque que la forêt soit émettrice de carbone  est présent .

il est maintenant largement temps d’arriver à un moratoire sur les plans de gestion et de sauver la biomasse forestière de ces forêts urbaines  le plus longtemps  possible  par principe de précaution .

 C’est un saut vers l’inconnu, dans un climat jamais expérimenté dans l’Hexagone, ni même en Europe.

Louis Vallin (Association Forêt Citoyenne & association A.R.B.R.E.S)